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Too bad, but it's too sweet
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Ismaël H. Sylwette
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MessageSujet: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeDim 30 Déc - 16:27
Too bad, but it's too sweet

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Tu soupires.
Un puissant souffle d’air chaud évacuateur, une libération minime de la consternation que tu dois appréhender. Assis, seul face à ton bureau, les mains jointes sur le sceau royal, ton regard est perdu dans le vide. Hannathème vient de quitter la pièce, en claquant comme à son habitude la porte, faisant résonner dans tout le palais un fracas assourdissant. Tes phalanges crispées tremblotent quelque peu. Tes épaules sont relevées, et ton dos arqué, amenant tes coudes sur l’ébène. Oui, tu es d’humeur morose. A l’instant, ne serait-ce qu’une minute plus tôt, ta chère seconde est venue quérir ton attention au milieu de ton travail. Elle est entrée, sans annoncer sa présence, et s’est installée sur ton plan de travail, avec la délicatesse et le raffinement propre au personnage. Là, elle t’a mis au courant de la réception de ce soir. Avertir une heure avant le souverain d’un événement mondain se déroulant sous son toit, organisé en secret, sans avoir préalablement demandé sa permission. Est-elle folle cette fille ?

Tu jettes aux flammes ton premier geai de rapport martial, tu n’arriveras pas à te remettre à sa rédaction. Inutile de forcer la concentration, alors que déjà tes nerfs sont fatigués de devoir passer la soirée à supporter des énergumènes bourgeois gloussant au moindre faux-pas. Tu n’as jamais aimé les réceptions, les bals, ou tout autre genre de conneries ostentatoires inventées par les fainéants pour parader devant la cours. Tu préférerais mille fois rester seul. Cependant, les invitations déjà envoyées, et les convives en chemin te prennent de cours. Tu ne peux pas tout annuler, c’est trop tard. Elle s’est bien moquée de toi, ta seconde. L’envie de l’étriper démange tes muscles brachiaux. Demain matin, lorsque tout le monde sera parti, elle apprendra la discipline cette petite, foi de Dragon.

Nouveau long soupire s’échappe de tes lèvres. Tu lèves les yeux vers la fenêtre, comprenant que déjà la Lune dirige le ciel de son gant d’argent. Sur le bois, juste devant toi, jonchent des rapports inachevés en piles organisées. Tellement de rapports, que bientôt un seul bureau ne suffira à tous les contenir. Depuis l’arrivée d’Hannathème à Damned Town, ton travail stagne, et tu avances à pas d’escargot en colère. Comment réussir à élaborer des stratégies ou à suivre des évolutions de ressources quand une gourgandine trop farouche vous interrompt au moindre caprice ? Combien de fois l’as-tu brisé contre les murs, frappé et giflé, tu ne sais plus quoi faire. Tu tombes à court d’idées, et commences vraiment à croire qu’une forme de masochisme occure en elle.

Une réception, mais quelle idée ! Très bien, tu ne comptes pas rester une minute de plus dans les parages. Ne souhaitant pas incendier le palais ou te battre avec ta seconde, tu choisis l’option de quitter les lieux. Hannathème aura la demeure royale pour ce soir, et se prendra une paire de torgnoles au petit-déjeuner de demain matin. Après tout, que pourrait-elle faire de pire au cours de la soirée ? En terme de gourdes, la gourgandine les a toutes expérimentées, elle devrait au moins être rodée. Si cela lui chante de jouer les princesses devant son peuple, qu’elle s’amuse, sa réputation est déjà assez misérable en Enfers. Toi tu ne joues pas, tu gouvernes : tu n’as pas de temps à perdre bêtement devant des invités, à tenir un rôle ridicule. Tu es ce que tu es, un asocial antipathique, et tu l’assumes complètement. Ce soir, ce sera sans toi.

Attrapant sous le bras tes rapports encapuchonnés sous une pochette de carton, tu t’équipes d’un manteau long noir et de quelques cartes repliées au bord de la commode en chêne, sur le côté. N’oubliant pas ton uchigatana, tu quitte l’enceinte familière de ton bureau pour rejoindre les escaliers et descendre dans le hall. Tu ne croiseras pas Hannathème, trop occupée dans sa salle de bain à se dévergonder. Tant mieux, tu n’avais pas envie de recroiser sa tête de parasite. Dehors, il pleut, un critère de plus à ajouter à ta morosité latente. Dissimulant sous le tissu tes papiers, tu te mets en marche. Une longue marche d’une heure et demie, pour parcourir une dizaine de kilomètres. Tu vas retrouver ton sanctuaire, où tu auras enfin la PAX DRAGONIS tant désirée. Que ne faut-il pas faire pour avoir un peu de tranquillité dans cette ville ?

Tes pas te guident à travers la voie sinueuse et escarpée menant au temple. La pluie cesse, pour reprendre son ampleur au niveau de la montagne, comme si elle attendait ta présence pour s’abattre depuis le ciel. Maudite voûte céleste, et maudits anges tant que nous y sommes. Le vent violent ne suffit pas à t’empêcher de gravir la côte escarpée, tu es déterminé à rejoindre un espace de sérénité. Si seulement jamais ta seconde n’était rentrée de mission, tu aurais eu la paix encore quelques mois. Parfois, tu te demandes vraiment pourquoi tu l’as choisi. Mais ne préférant pas à nouveau perdre une soirée, tu chasses les désirs de meurtre agitant tes papilles à l’approche du temple. Passant sous l’arche immense de l’entrée, tu suis instinctivement ta carte mentale. Personne n’est dans les parages, à cette heure les moins dorment déjà. Parfait, tu seras seul.

Avant d’entrer dans ton bureau, tu fais une escale par la salle principale, réservée à la méditation. La pièce est immense, mais peu meublée. Le sol est fraîchement nettoyé, entretenu rigoureusement par les habitants des lieux. Face au mur, une grande statue de bronze se tient. Tu supposes qu’elle représente un dieu bouddhiste, certainement Bouddha lui-même. Tu ne crois pas en ces dieux, ni en même en une quelconque entité supérieure, cependant le calme et la sobriété de ce hall sont pour toi un environnement adéquat à la concentration. Ôtant ta veste sombre, tu déposes les rapports à ta gauche, et t’assois en tailleur. Dos face à l’entrée, uchigatana sur tes cuisses. Stabilisant ta respiration, tu te prépares à canaliser ta colère. Tu dois être de la meilleure des formes possibles pour terminer les rapports. Les assauts en cours en Enfers sont d’une importance capitale, et tes choix se doivent d’être consciencieusement établis. Lorsque tu te sens plus à même, tu t’engages dans une lecture attentive des missives de guerre, et réfléchis déjà à la prochaine stratégie. Tu as plusieurs heures devant toi pour tout décider.

Trois heures plus tard, tu remballes tout. Tu es désormais au courant des dernières nouvelles, et prêt à mettre en œuvre les nouvelles stratégies. La situation en bas est sous contrôle, le moral de tes troupes est bon, grâce à la victoire contre la Tarentule. Les défenses de ton royaume ne sont pas menacées, et les ressources abondantes des pillages s’ajoutent au butin du souverain. Pour le moment, tout se passe comme prévu. Mais l’avenir est incertain, car ce qui se joue ici, à Damned Town, influence largement les réponses dans les royaumes divins. Tu sais que la reine Malronce possède des cartes en main, tu en connais même la valeur de certaines. Cependant, mieux vaut rester sur ses gardes, un incident est vite arrivé.

Tu te relèves, et te diriges désormais vers ton bureau. Après la lecture vient l’écriture, et tu seras bien dans ta réserve pour te mettre au travail. Tu quittes le bâtiment principal, traverses la petite cour, et unit la maisonnée ouest. Dans cette bâtisse, rare sont les moines à transiter. Elle ne contient que des stocks, des débarras, et la chaufferie au rez-de-chaussée. Toi, tu montes à l’étage, et empruntes le couloir dans la direction de sa longueur. Tout au fond, dernière porte, dernier mur, se loge ton espace vital. Tu t’approches d’abord rapidement, avant de ralentir le pas. Un fin filet de lumière se dégage de sous l’entrée. Quelqu’un se situe-t-il à l’intérieur ? Ton aura se déploie, recouvrant toute la zone. Kâa jaillit de ton bras pour explorer les alentours. Son ombre rampante glisse en silence et passe la porte. Sa cascabelle s’agite, et ses sifflements t’avertissent. Une aura angélique se fait ressentir. Immédiatement, ton expression se durcit, et ta paume se serre sur ta lame. Puis, un impression familière vient chatouiller ton échine. L’aura n’est pas complètement pure, de grosses tâches d’encre parsèment le tableau blanc auréique. Tu sens plus, comme un sentiment d’appartenance, quelque chose à toi, ou du moins qui t’appartient. Une chaleur reconnaissable. A sa dernière visite, son aura te semblait plus pure, plus claire. Que s’est-il passé entre temps ?

Ta main se pose sur la poignet et tu entrouvres la porte. Le spectacle qui s’offre à toi est des plus fantaisistes : mademoiselle Alice Green, endormie, tête sur ses bras et sur ton bureau. Elle dort à poings fermés. Kâa est agité, il la reconnaît lui aussi, et sentir le sceau royal contre sa peau lui donne des frissons. De sa langue scindée il lèche le corps de l’ange, comme pour en déterminer le goût. Refermant derrière toi la porte, tu soupires intérieurement. Tu vas vraiment devoir trouver un moyen de condamner cette porte, les intrusions commencent à t’agacer. Tu te souviens des menaces proférées à ton encontre, de la violence dans les yeux d’Alice lors de votre dernière rencontre, une semaine auparavant. Et la revoilà, comme tu l’avais prédis. La vie a eut raison d’elle, et tes avertissements étaient fondés. Quoi qu’il se soit déroulé depuis, la petite ne devait vraiment avoir nulle part autre ou aller. Qui serait assez fou pour venir t’attendre dans ton bureau ? Personne, pas même Hannathème.

Ton regard détaille l’ange affalée sur l’ébène. Un simple haut blanc, un pantalon troué, des vêtements de fortune et peu adaptés au froid extérieur. Sur le porte manteau, sèche une veste en cuir sale et abîmée et sur la table basse, traîne un sac trempé. De l’eau, partout. Non seulement elle s’invite, mais en plus elle salit ton bureau. Pour qui se prend-elle ? Kâa montre les crocs, guettant ton ordre sanguinaire. Attaquer, empoisonner, juste observer. Il frétille et pétille à l’idée d’agir, comme au bon vieux temps. Tu tournes autour de ta chaise, vérifiant que rien n’a été dérangé. Seules les bougies ont été allumées, et un ouvrage est disposé juste à côté du crâne de la jeune femme.

Tu hésites. Les intentions de l’ange te sont encore inconnues, mais quelque chose cloche dans ce paysage. Oui, il te manque un élément d’information. Une information capitale, un événement important s’est joué en ton absence. Un incident au palais, au sein de la cité ? Car pour amener un individu censé te haïr au plus point au centre de tes quartiers, au beau milieu de la nuit, il doit exister une raison. Tu as besoin de savoir, de comprendre. Pour cela, tu as besoin d’éveiller Alice. Avant, tu voudrais t’assurer d’une chose.

Tu déplaces les photophores de verre des côtés, et en éteint la majorité, ne laissant qu’une bougie allumée. Tu la déposes juste devant le visage de l’ange, afin de disparaître dans les ombres. Kâa passe à l’action, et plante ses crochets à la jambe de sa proie, injectant son venin en elle. Ton aura se renferme sur la pièce, exerçant une pression immense dans son atmosphère. Au bout de quelques minutes, tu te munis de l’ouvrage pour en lire un extrait à voix haute.

Toutes les dispositions naturelles d’une créature sont destinées à se déployer un jour de façon exhaustive et finale.


Kant, très bon choix. Tu saisis de tes mains chaque couverture, puis referme brutalement l’essai philosophique, en un claquement bruyant. Debout Alice, il est l'heure.
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Ismaël H. Sylwette
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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeSam 11 Mai - 14:38
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Le lapin est tombé au milieu du terrier. Sa robe immaculée de clarté s’est tâchée de boue, de terre, et des pierres minuscules se sont accrochées à sa peau, ont déchiré le tissus protecteur de son cocon angélique. Mètre après mètre dans ce puits de Ténèbres menant quelque part dont on ne revient jamais, la petite fille incomprise s’est effritée. Une à une sont tombées ses enveloppes de lumière pour ne laisser plus qu’une fragile couche de chaire prête à croiser le sol avec fracas. La chute ne cesse jamais, disait un grand philosophe chinois de l’Antiquité. Lorsqu’elle se termine, c’est que la chaire n’est plus plus et que le temps pour une âme a sonné. Difficile à vu d’œil de juger cette brebis égarée du troupeau. Combien de mètres lui reste-t-il à parcourir avant d’attendre le fond ? Ou bien vraie question, est-ce une chute ou une remontée ? Car la brebis qui quitte son berger peut faire face à montagne ou vallée. Selon l’obstacle qu’elle choisit de franchir, elle peut rejoindre deux extrémités antithétiques. Rien n’est joué, tout est joué, et pourtant tout semble encore à déterminer. Les actions humaines sont déterminées selon des lois universelles de la Nature comme tout autre événement naturel, Kant, tu avais tort. Face à un être reniant sa nature, les véritables règles du jeu peuvent enfin s’appliquer. Et devant l’immensité des lois imposées, on ne peut que perdre ou esquiver.

Le claquement du livre a tiré de sa torpeur l’ange au temple dormant. Alice s’est levée soudainement, surprise par ta présence inopinée, a manqué de dégringoler depuis ta chaise vers ton tapis. Ses pupilles ont été agressées par l’ombre implacable des lieux. Tu peux sentir son aura pulsatile perdre pied. Cette toute petite lueur, fragile et affaiblie, qui continue de battre pour ne pas être consumée, tu la ressens lancer des appels à l’aide en vain. Kâa lui aussi la ressent, et sa langue bifide rêverait d’en faire son en-cas. Il continue de rôder autour d’elle, comme attendant des miettes de tomber au sol pour s’en emparer. Toi, tu es toujours au milieu de l’ombre, observant silencieusement l’intruse de nouveau venue. Tu ressens tout le désespoir qui peut émaner de cet être désormais aux portes des Enfers. Et cela ne t’affectes pas. La douleur et la détresse des autres n’a jamais pu tirer à ton cœur de pierre la moindre considération. C’est peut-être pour cette raison que le poste de souverain te convient bien. Peu importe la décision douloureuse que tu pourras prendre, les conséquences émotionnelles qui pourraient en résulter te passeront au-dessus, toi le grand insensible que tu es. Pour autant, cette faculté te rend inébranlable et toujours au plus à même de choisir la meilleure des décisions pour ton royaume. Alors au diable ceux qui critiquent ta façon de procéder. Le trône n’est pas entre leurs mains.

Waw bordel, vous m'avez fait peur ! Je euh... Désolée de débarquer sans prévenir. Mais, comment dire. J'ai pas vraiment eu le choix. Ni le temps de réfléchir.Je vous dérange pas, votre euh... ? Je vous dérange pas ?


A force de tousser et de crier, elle risque de se décoller les poumons. Le ton et le langage employés par Alice te déplaisent au plus haut point. Ce n’est pas de cette manière qu’elle devrait s’adresser à toi, elle qui ose revenir sur cet espace duquel elle a été bannie. A vrai dire, tu ne t’attendais pas à non plus à tout le code de noblesse à te faire vomir. Tu espérais au moins une forme de respect. T’imposer sa présence, sous prétexte qu’elle n’avait pas d’autres choix, voilà une drôle de façon de justifier son intrusion dans ton bureau « secret », plus si secret par ailleurs. Serrant les dents, tu reposes le livre à sa place dans la bibliothèque. Malgré l’obscurité écrasante, tu connais cette pièce peu meublée sur le bout de tes doigts, te permettant d’y déambuler sans risque. Tu tires un autre livre de la bibliothèque, un recueil assez original d’œuvre d’un de tes romanciers latins préférés, Sénèque. Tu l’ouvres à la cent-trente troisième page, avant d’en lire une ligne.

Omni fine initium novum.


Tu jettes le livre sur la table, à la page que tu viens de réciter. Si d’autrui tu refuses la présence au sein de ton intimité, tu ne vas pas t’amuser à faire des exceptions. En venant directement rejoindre ton bureau, Alice a de nouveau dépassé les bornes. Peu importe les excuses qui l’ont poussé à désobéir, ou bien même à mettre sa vie en danger, entre tes mains, tu ne veux pas l’entendre. Inexcusable est le crime de désobéir à tes avertissements. Ta voix s’entremêle d’une noirceur incongrue et tes yeux d’or luisent à travers l’obscurité.

Tu as du cran de revenir en ces lieux. Et je te conseille de rapidement en sortir, où je devrais prendre les mesures nécessaires pour m’assurer qu’il n’y aura pas de troisième fois. Il me semblait pourtant avoir été distinct la fois dernière.


Faire preuve de plus de clarté dans mes paroles, et diriger les Ténèbres. Un imbroglio des plus inadéquats n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeSam 11 Mai - 23:39
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Tes yeux reptiliens fixent les agissements de l’ange au sein de ton bureau. Tu restes attentifs à ses paroles, à ses mouvements, guettant la moindre trace de volte-face. Tu la sais battante, courageuse mais désespérée. L’homme, lorsqu’il est en proie à l’anxiété la plus profonde, et lorsque plus rien ne semble pouvoir être perdu, alors il devient bête, instable créature capable de tous les sacrifices pour retrouver sa liberté. C’est un trait des anges qui t’a toujours fasciné. Loin de toi l’idée d’apprécier chez eux quelque chose, non c’est plus une sorte de fascination morbide. Lorsqu’un ange est privé de ses repaires et de sa dignité, il devient pire encore que certains de tes congénères. Il devient dingue, incapable de raisonner, et commet les pires vices voire crimes pour se débarrasser de son état. Oui, tu t’improvises psychologue à tes heures perdues, et puis encore ? Un vil démon sommeil en tout ange, voilà la leçon qu’il faudrait enseigner aux plus jeunes d’entre vous. Une leçon que visiblement Malronce ne semble pas avoir comprise.

C’est alors que la jeune demoiselle ange plonge ses yeux dans les tiens. Tu peux lire à travers son regard noir comme la nuit, une multitude de sentiments se déchaînant, si bien que n’en citer qu’un seul se révèle compliqué. Tu peux choisir celui que tu préférerais lire, comme un rat de bibliothèque dans sa tanière improvisée. Toi, tu choisis sa colère sourde. Un sentiment que tu connais bien, et qui te fais écho. Un sentiment mêlant injustice et obstination. Une forme de refus, d’abord discret, puis de plus en plus éponyme. L’alchimiste ayant donné la vie à cette créature s’est bien amusé : il a mélangé toutes les fioles pour en faire un être complexe et insatiable de liberté. Et plus on aime la liberté, plus on est amené à la tenir en péril.

En entrant sur ton territoire, en venant briser ta tranquillité, c’est exactement ce que mademoiselle Green a fait. Elle s’est mise des chaînes pour s’octroyer la liberté. Qu’espérait-elle à s’enquérir de ton aide ? Tu l’apprends au moment même que ta pensée file sans s’arrêter. Tu écoutes attentivement ses dires, n’émettant pas un seul signe d’acquiescement ou de refus le long de ses explications. Tu restes immobiles, bras croisés, visage fermé, dans l’expectative d’un mobile suffisant pour se donner la mort en te rendant visite. Puis Alice prend de l’assurance, elle s’approche de toi tout en défiant tes prunelles autoritaires. Tu ne fléchis point, ne dévie pas du regard, cligne à peine des yeux, si ce n’est physiologiquement. En entrant dans la lumière proche de toi, son corps creusé par l’épuisement te paraît. Sa peau grisâtre semble plus sombre encore que ton bureau. Depuis la dernière fois, elle est encore plus ravagée par la vie. Si ton corps n’était pas de marbre, tu ressentirais de la peine pour ce pauvre enfant malmené par l’existence.

La proximité entre toi et cet ange frise l’intolérable. Tes gènes de tueurs démoniaques s’affolent doucement, envoyant dans tes bras des signaux meurtriers. Attaque ! Hurlent-ils tous. Tes papilles sont prêtes à saliver, car le sang de l’ennemi pulsant dans ses veines t’appelle. Tu soupires, canalisant une bonne fois pour toute ces instincts de tueur primaires qui animent ta race depuis une éternité. Maintenant, tu sais mieux les maîtriser. Tu tolères alors la présence d’Alice à tes côtés, du moment qu’elle ne fasse un pas de plus. Et tu la laisses finir de parler.

Je suis pas venue ici juste pour te déranger. C’est même pas l’objectif en fait.Je suis allée voir Malronce. Je lui ai demandé de me déchoir. Elle a refusé.


Sa diction est lente, saccadée, mais sa voix gagne en intensité. Elle essaie d’argumenter. Pour te convaincre ? Non, pour être comprise. Elle souhaite être entendue. La brebis égarée cherche un nouveau berger. Tu n’as pas choisis ce livre au hasard, ni même cette citation sans une idée derrière la tête. Toute chose commence lorsqu’une autre se termine. Inverser l’ordre des mots mène à une simple conclusion : pour que quelque chose puisse commencer, une autre chose doit se terminer. Alice est la preuve vivante que cette affirmation est terriblement vraie. Parce que Malronce l’a rejeté, elle espère en toi trouver un sanctuaire.

Elle fait fausse route. Tu n’es pas un second choix de fortune, une sorte de plan B inespéré pour venir en aide à une gamine désespérée. C’est amusant dans le fond, tu es son dernier espoir de survivre. Jamais si la reine ne l’avait rejeté, elle ne serait venu te supplier de l’aider. Mais d’un autre côté, son insolence est agréable, si tant est que tu puisses ressentir une forme de plaisir. Pour sa condition, demander sa déchéance à la reine des anges en personne est un acte de culot point nommé. Sur ce point, elle ne peut être blâmée.

En refusant de déchoir une combattante de sa garde, Malronce a commis une erreur - comme à son habitude. Elle t’a donné une carte, un joker dont tu es le seul à pouvoir posséder. Souhaites-tu l’obtenir ? La carte vaut-elle le risque de modifier son jeu ? L’aura angélique regagne en puissance, battant de son plein comme cherchant à te transmettre un message. Un signal d’alarme répétant la même maudite mélodie.

Alors je suis venue ici. Je voulais venir te… vous voir. C’est la première idée que j’ai eue. C’est peut-être pas la meilleure. Mais je me suis dit que ça v-t’intéresserait de savoir. Maintenant si je dérange… bah tant pis. Je vais retourner dehors et espérer que des anges vont pas s’en prendre à l’apatride qui a agressé violemment deux de leurs collègues.


Elle est en train de se vendre, comme sur un marché. Elle essaye par tous les moyens de se rendre utile pour t’intéresser. C’est ce qui s’appelle corrompre non ? Et c’est bien ce que tu hais le plus chez tes vils congénères. Mais tu mentirais de dire que ta curiosité n’a pas été piquée. Désormais, l’ange s’éloigne de toi, craignant un assaut éventuel, tu imagines. Je vais retourner dehors et espérer que des anges vont pas s’en prendre à l’apatride qui a agressé violemment deux de leurs collègues. Tu notes l’ironie dans ces paroles maladroites. Ce qu’elles révèlent font nettement moins rire. Elle s’est attaquée à des gardes, impériaux certainement, ou du moins siégeant dans le palais. Et dire qu’elle est désormais recherchée, et qui irait venir la retrouver chez toi ? Tu comprends mieux son raisonnement. C’est culotté, désespéré pour te répéter, mais intelligent. En effet, le meilleur moyen pour fuir des anges est de rejoindre les démons.

Dans un premier temps, si tu veux t’adresser à moi, il te faut me vouvoyer.


Le ton est donné.
Serait-ce pas si facile de changer de camp ? Un claquement de doigt ne suffit pas à porter d’autres couleurs. Qui ne te dit pas qu’elle ment ou bien qu’elle cherche à t’amadouer ? Le Dragon ne croit que ce qu’il voit, et n’ayant aucun espion compétent au sein de la ville, tu dois te conforter d’un unique témoignage. La présence seule d’Alice est l’argument suprême employé par la jeune femme pour te convaincre. Elle souhaite soit disant te révéler des informations capitales, mais cela suffira-t-il ? Tu soupires à nouveau.

Qu’espères-tu véritablement en venant ici ? Si tu ne cherches qu’à fuir les anges, alors ta présence en ces lieux ne m’est d’aucun intérêt. Nombre sont ceux qui souhaitent fuir le Paradis, lorsqu’ils en voient sa vraie nature.


Oui, si nombreux que tu te demandes combien de temps encore la mascarade royale continuera de jouer sa petite comédie. Il serait temps que les anges ouvrent les yeux : la lumière est une malédiction.
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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeVen 17 Mai - 15:44
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Un si petit corps d’ange, fragile comme le maïs que le fermier vient faucher à l’été, qui regorge d’une noirceur plus grande encore que certains de tes congénères ne peuvent pas manifester. En cet instant étrange où ton aura serpentine se délecte des miettes de ténèbres s’échappant d’Alice, tu ne peux t’empêcher de repenser aux autres démons foulant la cité dont tu deviendras le maître. Ces démons qui pour la plupart, refusent de t’obéir et préfèrent chercher bonheur dans des idoles toutes pré-construites. Le monde marche sur la tête. Ce n’est ni la pirate, ni le chasseur, qui accepteraient de rejoindre tes forces dans le combat t’opposant aux forces de la « bien », si tant est que les anges et leur foutue lumière incarne pour toi l’image d’une créature maternelle bienveillante tenant dans ses bras le destin des humains. Non, certainement pas. Ce serait accorder trop de crédit. La véritable image devrait être une pieuvre, dont les tentacules s’infiltrent au sein des interstices pour toujours plus transmettre la « bonne parole », en privant les sujets de leur esprit pour mieux les gouverner. Et c’est ironique, n’est-ce pas, que de constater au sein de cette ville une ange munie de plus de liberté malgré ses entraves, que deux démons sans responsabilités. Ironiquement stupide et inacceptable, si tu veux ton avis. La dégénérescence des troupes infernales fait pitié à voir, mais l’idée même de repenser à ce détail te donne la nausée, tu préfères revenir à des choses essentielles, et concentrer ton attention sur ta proie.

Je suis pas là que pour sauver ma peau. Échanger la pendaison pour la guillotine, quelle différence ? Vous auriez tout aussi bien pu décider de me faire payer mon intrusion sans me laisser m’expliquer. J’ai juste saisi ma dernière chance. En espérant que vous accepteriez de m’écouter. Pour le reste, j’ai pas réfléchi. Mais ça, je l’ai déjà dit.


D’ailleurs, la petite Alice perdue au sein du mauvais terrier, semble tiraillée entre des sentiments contradictoires. Tu croirais même l’avoir remarqué trembler, à moins que ce ne soit que la vibration de ombre sous les vacillements de la bougie ? Elle s’éloigne du bureau, ses yeux paniqués scrutant dans toutes les directions et fuyant ton regard équanime. Cependant, en elle continue de battre le tambour de la révolte, et sa causticité presque touchante si tu pouvais ressentir une émotion, traduit sa volonté inébranlable d’en finir avec ses problèmes. Toi, devenir la solution d’un problème, alors que tu as toujours été considéré comme un fauteur de troubles depuis tout petit. Le vent tourne.

Cette fois, les formules usitées pour s’exprimer chatouillent ton égo. La petite ange rebelle commence déjà à parler d’une meilleure manière. Elle troque son vocabulaire de charretier contre une langue plus noble, sans être trop condescendante. Bien qu’une pointe de sarcasme puisse trahir la colère qui la ronge. Maîtriser sa colère, pour la transformer en une âme impitoyable, un apprentissage qui pourrait être très bénéfique à cette petite, tu en es persuadé.

J’ai la bêtise de croire que si quelqu’un dans cette foutue ville peut m’aider à ne plus en être un c’est vous. Vous êtes le seul à avoir au moins autant de pouvoir que Malronce. Elle m’a refusé ma déchéance. Alors se tourner vers l’autre souverain de Damned Town, c’est la solution logique non ?


Un long soupir résonne, comme pour répondre au tiens précédent. Kâa continue son festin, patientant tranquillement de pouvoir passer au plat de résistance. Il s’est lové entre les jambes de la créature céleste, et la suit silencieusement sur ses déplacements. Alice revient sur ses pas, et se positionne face à ta personne. Ses prunelles divaguent jusqu’à se planter dans les tiennes. Acte pour se donner du courage, pour te défier, ou bien juste pour s’écraser, tu ne saurais le dire. En revanche, les mots prononcés solennellement quelques secondes plus tard te plaisent au plus haut point, du moins si le plaisir peut t’atteindre. Je veux qu’elle disparaisse. Malronce. Peu importe comment. Et elle n’est pas la seule, toi aussi tu aimerais railler Malronce de l’existence. Faire disparaître son nom des livres et détruire son cadavre en milliards de pièces détachées. Que ne donnerais-tu pas pour avoir sa peau, et faire de son crâne un trophée où faire couleur le sang de tes victimes. Tu as entendu un jour que la peau des anges est si douce, que même la soie peut paraître fade à ses côtés. Dicton erroné pour les soldats du Paradis, aussi abîmés et rugueux que la roche. Mais qu’en est-il de la reine ? Transformer en tapis pour ton bureau sa peau opaline serait un moyen de continuellement lui faire subir ta haine et ta vengeance. Délicieuse idée.

J’imagine que c’est votre idée en venant ici. Dans cette ville. Vous n’êtes pas là pour prendre des vacances. Si votre objectif c’est que cette femme cesse d’exister, alors je veux en être.


Désormais, le ton devient interrogateur, plus tourné vers toi. Des présomptions intéressantes, et assez audacieuses pour une créature de sa race. Alice ne craint vraiment plus de se retourner contre les siens, et de devenir une paria. Les portes du Paradis se refermeront derrière elle, et elle sera condamnée à rester errante, loin de lui. C’est peut-être la raison qui la pousse à rejoindre l’autre camp, pour trouver refuge. Enfin, inutile de revenir sur ce sujet, tu as déjà pris le temps de le décortiquer.

Une odeur de chien mouillé commence à piquer tes narines, se mêlant au parfum de la cire chaude pour former une senteur étrange. L’eau camoufle les autres odeurs, et tu es étonné de ne pas respirer d’autres émanation d’alcool. Au moins, tu comprendrais mieux la folie qui s’empare de cette femme. Elle est sobre, et sa colère se nourrit de sa sobriété. Être sous aucune emprise permet de constater le monde tel qu’il est vraiment, et de venir à s’en dégoûter, ou bien comme toi à vouloir en détruire une partie pour la refaçonner.

Votre aide sera pas gratuite. Je le sais. Si vous acceptez, alors je me plierai à votre contrepartie. Sinon... On peut descendre là où on s’est quittés. Pour terminer ce que vous aviez commencé.


Alice ouvre les yeux pour la première fois, juste avant de chuter, et c’est à toi de décider de son sort. Elle se soumet à ton jugement, à ta juridiction suprême. Elle t’accorde par ses mots le pouvoir d’un dieu, tu peux décider de sa vie ou de sa mort. Incapable de se sauver elle-même d’une situation dont elle ne tire pas les rênes, elle remet sa vie entre tes mains, se débarrassant du fardeau qu’est celui de vivre et de prendre des décisions. En un sens, tu estimes cette façon de procéder un brin égoïste, mais une part de toi ne peut se détacher de ses affirmations. Jamais un ange ne mentirai sur un point tel que celui-ci. Alice et toi partagez donc un objectif primaire commun : éliminer la souverain angélique de la surface de la cité.

Un choix cornélien, qui te fais douter. Une seconde à n’en pas douter. Tu t’approches désormais de l’intruse, et saisis ton uchigatana. Tu dégaines la lame, et prend le temps d’observer le métal réverbérer sous les rayons diffus de la bougie. Tes yeux d’or se dardent le visage de la demoiselle, tandis que ton visage n’a pas bougé d’un pouce, conservant sur lui un tableau froid et austère. Tandis que tes pas écourtent la distance vous séparant, tu l’esquives à la dernière seconde, pour rejoindre la porte et la sceller depuis l’intérieur, via une planche déposée contre le bois. Tu te retournes, et glisses ta lame contre le porte-manteau, avant de revenir vers l’ange, et de la saisir sans douceur par les épaules.

Renier sa race est le pire des crimes pour un divin, j’espère que tu en es consciente. Ton intrusion, malgré mes avertissements, ne peut pas être exempte de punition, aussi dure soit-elle.


Ta voix est autoritaire, impitoyable. Tu la plaques contre le mur, sans aucune once d’émotion. Ton aura serpentine s’agite, et déjà Kâa s’enroule autour de ta proie pour en détailler les contours. Sa langue bifide lèche les gouttes de pluie sur le corps, comme si des particules d’aura se solubilisaient en leur sein. Tes mains sont des griffes qui contraignent l’intruse, et bientôt tu soulèves sa frêle carcasse, pour avoir son visage en face du tiens.

Faire preuve d’un tel irrespect de tes consignes est digne d’un aller sans retour vers les confins. De finir rapiécé sans aucun remerciement, et de disparaître à jamais sous les pierres du temples. Personne ne peut pénétrer sans impunité dans ton bureau. Cependant, il existe une exception, comme à toute règle. Car au-delà du respect et de la loyauté, qui sont pour toi des valeurs essentielles, tu peux voir en la détermination d’Alice et en sa conviction une force, une insoumission (paradoxale en cette situation, tu lui accordes), qui te ressemble bien. Comme toi tu as refusé les lois pour revenir en ton monde et récupérer ton titre, elle s’affranchit des codes pour venir te chercher. Son incroyable ténacité ne peut pas être soulignée, malgré sa condition d’ange, et de femme qui plus est.

Cependant, je dois t’accorder ta ténacité. Tu crains la mort, mais tu as choisi de l’affronter pour te délivrer des tiens. Plus rien ne sera jamais comme avant une fois que tu ne seras plus une ange. Alors laisse moi te poser une question : te sens-tu capable de tuer la reine, Alice ?


Quitte à finir en chaire à canon, autant que ce soit entre tes mains.
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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeMar 13 Aoû - 22:25
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« Dis-moi Père, je ne comprends pas très bien ce que signifie ce passage dans le livre que tu m’as prêté : Les passions sont aussi mauvais instruments que mauvais guides. Que dois-je en comprendre ? » Les passions sont des moteurs, des essences aux propriétés extraordinaires, capables de donner à un homme le pouvoir de soulever des montagnes et déplacer des océans. Les passions avivent les flammes intérieures, et offrent à qui veut s’y plier des capacités sans limites à s’affranchir des obstacles naturels se dressant sur sa route. Cependant, une passion ne peut être un objectif, car ancrer en ses espoirs les sentiments fébriles qui animent les corps visent à visser à ses pieds des chaînes d’acier trempé. C’est une erreur, qui peut coûter la vie. Il faut se battre pour une idée, une vision du monde, un principe, et non simplement pour une énergie tirée d’un coup de blues momentané. Un puissant ressenti n’est pas suffisant pour changer le monde. Car un sentiment est par nature fragile, et un rien peut venir ébranler la conviction d’un être insufflé par ses tourments. Pour faire naître en quelqu’un une conviction, il faut transformer ses émotions galvanisantes en un projet, une idée à laquelle se raccrocher chaque soir. Une obsession indisciplinée, envers laquelle développer un attachement charnel si puissant que bientôt l’idée et le corps ne sont qu’un. Lorsque la fusion opère entre les deux matières, alors l’individu est prêt. A se battre, à tout donner, pour défendre son idée. Là, il peut foncer et changer le monde. Avant, ce serait l’offrir en pâté à des lions affamés.

Aujourd’hui, tu ne saurais expliquer comment, mais cette bribe de mémoire te revient à l’esprit. Elle s’impose comme une évidence, une affirmation raisonnée. Tu as longuement réfléchis à cette phrase, n’ayant jamais obtenu de réponse, car n’ayant jamais posé la question dans les faits. Et le fil de ta réflexion refait surface en cet instant. Surpris par cet intense mais succin moment d’introspection, Kâa relève la tête vers toi, l’air inquisiteur. Ce n’est pas ton genre de te perdre en réflexions dans des moments actifs. Au contraire, tu es du genre à agir instinctivement, à prendre avec l’expérience les décisions qu’il faut dans le feu de l’action. Les années passées sur le terrain, où chaque erreur peut faire s’échouer le navire de tes projets sur une île déserte, tu as appris. Appris de tes erreurs, de tes instincts, de tes croyances. De la raison est né l’affirmation, s’est meut en une force indicible ancrée au plus profond de toi, et capable de s’éveiller lorsque le temps n’est plus à la patiente construction mentale. Cependant, en cette nuit étrange placée sous le signe du basculement, tu te questionnes. Quel chemin suivre ?

Maintenant toujours contre le mur de ton bureau secret le corps épuisé de l’apatride, tu remarques que son comportement est drastiquement différent. Quelque chose de puissant est mort en elle. Tu ne saurais dire si c’est de l’empathie, de l’amour ou de l’espoir, mais l’une des trois faiblesses que les humains et les anges s’affairent à estimer comme pilier d’un individu s’est effondré. L’aura de l’ancienne ange s’est diabolisée. Elle n’est pas encore recouverte d’une pellicule de ténèbres, mais elle ne brille pas d’une clarté rayonnante. Elle peine à éclairer la pièce, comme une luciole prête à battre de l’aile pour la dernière fois. Un insecte qu’il suffirait de toucher du bout des doigts pour le faire sombre dans les hautes herbes. Les gens changent Dragon, pour le meilleur et pour le pire. Pour le moment, tu es maître de la luciole, jouant avec elle en s’en approchant les mains chargées d’un bocal. Feignant l’enfermer, puis l’ignorer. Comme un chat prédateur laisse espérer et prier une souris avant d’en faire un repas sanguinaire. Dire de toi que tu n’es qu’un monstre de pierre, jouissant de la torture et du pouvoir pour influencer les esprits fragiles serait bien trop accorder de crédit à une image pré-construite par des idiots. Il ne s’agit que d’une expérience, une simple mesure banale d’un signal, comme les scientifiques sont si capable de réaliser. Brille petite luciole, laisse voir de ta brillance au monde entier, et mieux ton silence saura convaincre les anges que plus jamais ils ne doivent faire confiance à l’un des leurs.

C’est alors que se produit une série de pitreries inadéquates, visant à stabiliser un corps déjà à la merci d’un autre. Les doigts abîmés de l’ange s’agrippe contre tes bras porteurs, et ses jambes s’enroulent autour de tes hanches. Tu es désormais à quelque centimètres de cette petite luciole, capable de plus facilement écraser sa carapace de chitine entre la pierre et toi. Un jeu dangereux s’il n’est pas des mieux accomplis. Tu es cependant toujours en pleine possession de tes moyens, et capable de défaire ton emprise pour l’ajuster sur la nuque de cette pauvre brebis égarée, pour lui ôter la vie. Cette position, provocatrice au possible, est signée en général des jambes de ta chère et tendre seconde. C’est l’un des nombreux signes qu’elle se plaît à abuser pour éveiller en ton être le besoin irrépressible de calmer ses ardeurs. Revivre ce moment non pas intime, mais colérique et irritable au possible, hors de son contexte et en compagnie d’une autre femme te pique le ventre. C’est une sensation étrange qui ne te plaît guère. Décidément, les femmes semblent user de leurs cuisses pour s’extraire des situations inespérées. Les anges sont-ils à ce point entraînés ? Prêt à offrir leur pseudo-virginité au premier démon venu pour l’apaiser ? Ridicule. Mais c’est à l’expression déterminée et scrutatrice d’Alice que tu interprètes d’une autre manière ce geste déplacé. Lorqu’enfin sa voix résonne.

Je suis capable de le faire, seulement si vous me montrez le chemin.Je tuerai la reine, si vous me dites comment faire.Satisfait ?


Son haleine empeste l’alcool. Le sommeil qui assèche les joues renforce les relents. Alice, en cet instant où tu te confesses à moi, tu n’es pas prête. Malgré les sentiments antithétiques qui bouillissent en toi et ta détermination spiralesque pouvant dépasser ta condition, tu n’es pas encore en mesure de commettre un tel crime. Tu te sens pousser des ailes car tu n’as pas encore pris le temps de reculer, d’observer d’un œil extérieur l’embarras dans lequel tu t’es placée. Comme un enfant égocentrique perdu dans l’euphorie du moment, ne se rendant pas compte qu’il marche sur la route pavée de loups prêts à lui bondir dessus pour le dévorer. L’intrigue débutée par cet ange aux allures de justicière la dépasse complètement. Elle n’est désormais plus maîtresse de son destin, encore moins en plaçant entre tes mains le poids d’une responsabilité énorme. Tu n’es point effrayé, car il est dans tes cordes de faucher les rangs de ton ennemie naturelle, mais le combat qui se menait plus bas vient de s’élever de plusieurs rangs. Du bas vers le haut, c’est un autre bras de fer que tu entames contre Haelyn la reine des faquins.

Es-tu « satisfait » Dragon ? La question doit être reformulé en une problématique plus attentionnée : le Dragon, son Excellence, peut-il éprouver de la satisfaction en la présente capacité d’un agneau du paradis à servir les Enfers et à se détourner de sa reine pour rejoindre les ombres, et si oui, est-il en position d’en percevoir les détours astucieux, en admettant que les paroles d’Alice soient gravées dans le marbre, et prononcées dans la plus grande des assurances et des croyances ? Pas de réponse. Ce n’est pas parce qu’un enfant venant voir son Père lui dit se sentir prêt à prendre son envol, qu’il en possède véritablement les capacités. Être capable de tuer n’est pas inné, c’est une capacité qui se développe, pour apprendre à ne plus hésiter devant la lame et le sang, à ne plus fermer les yeux sur un corps sanguinolent. Du conditionnement, il faut du conditionnement. Douces sont les ténèbres lorsque leur caresse parcourt l’échine pour mieux la faire courber.

Dans la pièce, l'air commence à se faire rare, et tes poumons t'alertent déjà. Dans une vieille bâtisse, en une salle où normalement seul un être peut rester, rien n'est adapté. Tes mains s’emparent des flancs de la jeune créature angélique et tu la repousses sans douceur dans le fond de ton bureau, te libérant de cette position douteuse et inconfortable. Tu as fais un effort de civilité, tu aurais pu la lâcher sans prévenir et la laisser rencontrer le sol. La satisfaction n’est pas une corde capable de vibrer à ton arc, tu n’es qu’éternelle insatisfaction. Une enveloppe charnelle vide de tout espoir et confiance envers un autre. Mais en toi réside encore le puissant désir de te battre pour ta cause. Le serpent du Mal et son influence nauséabonde infectant les esprits pour mieux les éveiller. Faire sortir de la torpeur les endormis, pour enfin renverser cette dictature immonde et inhumaine qui fait rage dans les cieux.

Des mots ne suffisent pas à convaincre un roi, Alice. J’attends de toi plus que des paroles prononcées sous une influence. J’attends de toi que tu me prouves ta valeur. Tuer de sang froid n’est pas une compétence qu’il est facile d’acquérir. Là d’où tu viens, ton apprentissage ne consiste pas à donner la mort, mais à sauver la vie. Je te montrerai la voie, si tu me prouves que je peux avoir confiance en toi.


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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeVen 28 Fév - 1:15
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Plaquée contre le mur, Alice est arrachée de ses songes. Il ne faut jamais rêver et se perdre en illusions. C’est le meilleur moyen de récolter une lame entre ses omoplates. Le combat pour le pouvoir est un défi journalier, qu’il faut renouvelle de l’aube à l’aurore sans jamais rechigner. Elle soupire, et tu soupires. Elle recrache le poison de Kâa et toi, tu l’excrète, pour étouffer, pour emprisonner chaque particule d’air de cette pièce au sein d’une cage auréique opaque. L’aura est une arme. L’ange se laisse tomber au sol, c’est parfait. Tu n’auras pas besoin de l’y amener de force.

Vous êtes un homme difficile, vous l’savez ça ? Mais ça vaut mieux. Vous seriez pas un bon roi si vous accordiez votre confiance à la première aventurière qui découvre votre bureau. Encore moins à une ange.


Tu restes impassible, notant la précision apportée par la jeune proie. Il valait mieux pour elle ne jamais révéler l’existence de cet endroit à la reine, où tu aurais encore du en changer. Et tu ne penses pas pouvoir tirer partie d’un autre sanctuaire dans la ville pour échapper à ton bureau et son atmosphère bureaucratique. Le calme du temple te rappelle pourquoi tu as jeté bien vite ton dévolu sur ce lieu chargé d’histoire. Du frais, du calme, de la sérénité, et sans oublier de la solitude. Les ingrédients parfaits pour un être antipathique comme toi.

Haelyn est au courant pour la marque. Disons qu’au cours de notre hurm… conversation, j’ai été amenée à lui montrer. Faites ce que vous voulez de cette information.


Et parfait pour elle. Un lieu où personne ne viendrait la chercher, où tu pourrais la tuer sans que l’on ne s’inquiète jamais pour elle. Rejetée des siens, apatride, qui tiendrait à prendre des nouvelles, à parcourir de fond en comble la cité pour retrouver une trace d’elle ? Personne. Tu pourrais éclabousser son corps de ta rage, de son sang, juste pour te défouler, pour faire ressortir certains instincts qui te démangent et que tu tentes tant bien que mal de refréner. Années après année, ton contrôle s’amenuise. Qui sait combien de temps tu pourras encore te retenir ? La marque est un exemple parfait d’un dérapage. Maîtrisé, mais d’un dérapage, un simple petit avant goût des malheurs et des désolations que ton passage peut apporter lorsque les étoiles sont alignées. Si la Reine des anges a reçu ton message c’est tant mieux, et tu ne te doutes pas que son interprétation soit erronée. Tu la sais tout de même au moins dotée d’un minimum de capacités pour établir une logique simpliste de cause à effet. C’était un avertissement, en bonne et due forme. Qu’elle ne s’avise plus de se dandiner sur tes plantes bandes où tu rouleras sur ses pieds, et son royaume dans la foulée.

Alors qu’Alice s’apprête à parler, tu extirpes de ton tiroir une boîte d’allumettes. Frictionnant l’extrémité soufrée, tu allumes les bougies que tu avais éteintes. Assez joué les méchants démons, les menaces ont été entendues désormais. De toute manière, il ne faut pas croire qu’une simple lueur pourrait te rendre moins menaçant. Tu restes un monstre, une odieuse créature répugnante que l’on préfère savoir enfermée que libre dans la nature.

Si je vous dis vraiment la vérité, je suis pas sûre que vous voudrez bien me croire.


On dit de la Lumière qu’elle accueille à bras ouvert les êtres en son sein. Mère maternelle et protectrice, elle couve ses enfants de  de couvertures pour garder au chaud les petits pieds. Mais jour après jours, sa douceur se ternit, sa bonté s’obscurcit, son allégresse et sa gentillesse deviennent revers d’un masque finement modelé. La vérité vient toujours éclater. Et le pire ennemi de la Lumière est la vérité. Une reine aussi peu honnête, qui sur les paupières de ses sujets appliquent un peu de miel pour les sceller. Des messes-basses lorsque les regards se détournent, des agrafes lorsque les visions s’entrouvrent, des menottes lorsque les mains s’égarent. Le moindre faux-pas, le moindre échec, la moindre petite erreur ridicule suffit à faire tomber la sentence. La recherche toujours plus insensée du raisonné, de la bienséance, une chasse aux sorcières à peine voilée à laquelle on essaie de donner des allures de croisades. Les couvertures se resserrent, elles étouffent, les discours s’aiguisent et les mots transpercent. Déjà les mensonges se reflètent dans les âmes pures et les noircissent de leurs échos. Hors des frontières s’étend la pourriture, qu’il faut tuer, qu’il faut détruire, regardez ces badauds qui se roulent dans la boue comme des porcs, alors que nous, civilisés, nous sommes l’Avenir. Savez-vous pourquoi l’on dit que briser un miroir cause sept ans de malheur ? Chaque année représente un péché capital qui empoisonne la société angélique.

L’Orgueil de se croire supérieur, au-dessus des mondes. De s’imaginer maîtres d’un espace infini sur lequel répandre ses coutumes et ses traditions suprématistes. L’Avarice de chercher à faire sien ce qui ne nous appartient pas, de vouloir transformer et façonner à son image pour collecter, accumuler, contrôler les êtres vivants comme des objets de richesse à collectionner. La Paresse de refuser de déchirer le voile opaque qui recouvre sa vue, de se mentir à soi-même pour cacher ses failles plutôt que d’affronter ses vices peu convenables. La Luxure de jouir de ses péchés, de s’extasier de ses exactions en public, tels des exhibitionnistes indélicats. De déverser sur les Moindres tout le faux bonheur qui dégouline comme de la sueur graisseuse. De se vautrer dans le plaisir de ses biens. Et la Gourmandise de ne jamais se satisfaire du plaisir déjà ressenti, d’éprouver au plus profond de soi la faim inextinguible de toujours plus dévorer, engloutir, s’obésifier de ces sensations enivrantes.  Où sont passées l’Envie et la Colère ? Ce sont encore ces maudits démons qu’ils l’ont volé, et il nous faudra bien des années pour les leur arracher. Nous les ferons saigner à blanc comme du bétails pour les enrager, pour les faire envier notre sort supérieur et mieux arrangé. Ils éprouveront pour nous ces deux spéciosités que nous nous refusons d’arborer. Nous ferons alors preuve de Justice et de Clémence, comme des bonnes créatures du paradis que nous sommes.

Présentez un miroir à un ange, et il ne supportera pas son propre reflet. Cette Lumière aveuglante, qui brûle et consume, cherche à dissiper le mensonge en écartant les tissus organiques. Les anges brisent les miroirs, pour éclater la vérité, et saupoudrent leur face gonflée de poudre de plomb pour mieux paraître blancs. Ridicule. Les paroles d’Alice font sens, et pour une fois tu ne peux que lui accorder. Ce qu’elle ressent, ce qu’elle exprime, ce qu’elle hait matérialisent une Lumière indéfectible qui agresse ses congénères. Elle rayonne de vérité et pour cette raison elle est une menace qui plane au-dessus du coup de ta rivale. Parce que la vérité tue. Et en les paroles d’Alice et ses idées particulières, c’est désormais une part de toi que tu retrouves, mais tu te refuses à le voir.

Pour le moment, ton scepticisme palpable est à l’honneur. Ses paroles pourraient n’être qu’un tissus de mensonges habilement ficelés, que des bobards accrochés les uns aux autres pour former un ensemble plausible à laisser gober à des poissons. Mais tu restes toujours sur tes gardes, après tout quelle bassesse ne serait pas prêts à commettre tes ennemis pour te nuire ? L’observation et la quarantaine, mesures de prévention. Tandis que la créature apatride se rapproche de toi, tu la détailles un peu plus à la lueur des bougies. Son état s’est définitivement empiré. Attirée par les Ténèbres probablement, mais pour le moment plus des limbes intérieures que la véritable ombre infernale. Pour un ange, avant les Enfers des démons il faut braver l’enfer personnel, celui du Renoncement. Les tendances masochistes de ta petite visiteuse se manifestent à nouveau auprès des flammes, préparant l’avenir étrange se dessinant dans les entrailles de la Terre pour elle. Brûler ses ailes n’est jamais un bon moment à passer.

Elle te fait face désormais.

Vous attendez pas à ce que je vous prête allégeance ce soir. Je suis pas du genre à me mettre à genoux sur commande. Moi non plus je vous fais pas confiance. Faut dire que vous y êtes pas allée de main morte la dernière fois…


Il ne faut pas s’attendre à de grands bras ouverts la première fois du côté du Dragon. Ou jamais d’ailleurs, ce n’est pas la politique de la maison que de faire dans la paternalité. Éducation à la dure, au sable, à la discipline, pour formater des esprits libres et ouverts et construire les générations de demain. Des générations vertueuses, tout au contraire de ces anges cloîtrés dans le péché. Oui, des méthodes par moment discutables, peut être même éthiquement inacceptables pour des petits anges habitués à la candeur d’une reine-mère venimeuse. Changer de camp, c’est changer de vie.

Je veux me venger. Pas seulement de Sohane et de son refus de me déchoir. De tous les anges. De la lumière elle-même. Pour avoir renié ma vraie nature depuis toujours. Pour avoir considéré que ce que je voulais était impossible. Pour m’avoir enfermée dans une cage sous prétexte que c’était pour mon bien. Pour m’avoir enchaînée à des principes dont je ne veux pas. Pour avoir tenté d’étouffer mes désirs. Pour avoir fait de ma vie au Paradis, un enfer.


L’aura d’Alice éclate en pétards colorés, agitant Kâa et ses sens reptiliens. Ses capteurs thermiques sont en émois, toute cette chaleur le rend particulièrement joueur. Il rôde en silence depuis tout à l’heure, quémandant des caresses chaque fois que son crâne frôle ta jambe. Mais tu ne lui donnes rien à cette pauvre bête, tu la laisses s’affamer d’attention. Par moment il serpente proche de l’ange, espérant que son aura lui réponde, espérant pouvoir goûter un peu plus de cette sucrerie angélique comme il aime tant déguster.

Je veux faire partie des vôtres.Mais ça change quoi ? C’est que des mots et je peux pas vous forcer à me croire. Si vous avez besoin d’une preuve concrète, quoi que ce soit, dites-moi et je m’exécuterai. Ce que vous voulez. Demandez-moi. 


Ce sont que des mots, c’est à tout le principe, et avec toi des mots ne suffiront pas à te convaincre. Car il est facile d’user de sa rhétorique pour établir des arguments alléchants et hypnotisants. Mais sur le terrain, dans le feu de l’action, c’est bien plus que des promesses et des grandes idées que tu attends. Tu te souviens de toute la détestation que tu pouvais éprouver à l’égard de ces vieux magistrats qui te toisaient de haut depuis leur siège. Le temps passe mais la mémoire reste intacte. Tu te souviens de leurs paroles, de leur arrogance, et de leur ignorance. L’on peut blesser avec des mots, mais l’on ne peut tuer comme l’on tue avec le fer d’une lame. Le meilleur des orateurs, aussi bon ses discours et ses louanges peuvent elles être, ne saurait éviter un coup porté à ses entrailles. Alors oui Alice, il va falloir me prouver ce que tu vaux, ce que tu peux m’apporter, et à quel point une confiance peut s’établir. Car le moindre de tes écarts t’enverra directement là où reposent tes prédécesseurs.

Ducunt volentem fata, nolentem trahunt. Tu es mise à l’épreuve et ne prends pas cette décision à la légère. La moindre erreur, le moindre soupçon de trahison te coûtera ta tête. Et crois-moi, tu préférerais mille fois la sanction de tes pairs à mes châtiments.


Un double cadeau à la fois maudit et merveilleux. Une pomme juteuse et mûre, mais croquée et pourrie sur son versant, une pièce brillante sur la face, mais rouillée sur le pile, des ailes éclatantes sur l’avant, mais lacérées et sanglantes sur l’arrière. La proposition est à prendre ou à laisser, mais vaudrait-il mieux pour l’ange d’accepter pour ne pas devoir quitter le temple en lambeaux. Après un certain temps, tu te rapproches de la porte pour ôter la cale, et débloquée l’entrée. Tu la laisses croire qu’elle peut partir, bien que cette solution soit la pire envisageable, car la fuite et la lâcheté sont à tes yeux des faiblesses intolérables.

Si tu souhaites faire tes preuves, j’ai quelque chose pour toi. Ramène moi une plume que tu auras arrachée aux ailes d’un démon déchu. Ce n’est pas négociable. Une plume, et j’accepterai peut être de réfléchir à ton cas.


Une mission insensée, complètement inimaginable. Cependant, rien de mieux pour tester la détermination d’un cas perdu que de lui offrir la pire des demandes sur un plateau d’argent. Ingénieux n’est-ce pas ? Oui, je sais ce que vous vous dites. Mais croyez-moi, c’est bien plus complexe qu’il ne puisse sembler l’être.

Mais pas tout de suite. Dans cet état c’est à peine si tu pourrais tendre le bras sans t’évanouir.


Toi, Roi des démons, tu sors de ton bureau un petit encas. Rien de bien rassasiant, juste de vieilles rations pas encore dépassées qui traînent dans ton bureau depuis des lustres. Mais c'est mieux que rien. Tu n'es pas non plus un restaurant de luxe.

Il est opposition en toute chose :
Pour le ciel, la terre
Pour l'hiver, l’été
Pour la lumière, les Ténèbres
Seule une volonté peut rompre l'équilibre
Et c’est celle d’une race toute entière unie.

• [Adapté du] Psaume des Oraisons, 8 :13 (Dragon Age Inquisition, Codex)


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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeVen 17 Avr - 15:45
Too bad, but it's too sweet
   
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Le visage d’Alice désormais regagne en vigueur. Comme si tes paroles et ta demande avait réveillé en elle des émotions enfouies et un courage surgissant des bas-fonds de ses entrailles. Une petite mèche fine et fragile à laquelle tu envoies des gerbes d’étincelles, et qui n’attend que de pouvoir à nouveau entrer en incandescence pour surgir des limbes et déplorer le monde. On ne peut garder en cage trop longtemps une créature sauvage, aussi puissants sont les barreaux de sa cage et féroces sont les gardiens de son enclos. Toujours la violence primitive finit par refaire surface, pour colorer de ses brasiers la terre des Anciens. Ce n’est qu’un sourire, mais c’est aussi un signe de renouveau, le début d’une grande aventure pour ta petite proie qui de victime va devenir bourreau. Qui de chassée va devenir chasseuse, une inversion des rôles audacieuses alors que pour le moment toute la garde angélique est à ses trousses. Après tout, qui ne dit pas qu’à peine sortie d’ici, un soldat ne la trouvera et l’emprisonnera à nouveau pour son jugement.

Très vite, la petite bête dévore les rations que tu lui proposes, non sans une moue étrange arborée sur son visage. Il ne fallait pas s’attendre à de la grande cuisine, ni à des petits plats exquis. Elle n’est pas chez les anges qui accueillent les visiteurs par des banquets flamboyants et de la nourriture à outrance. Chez toi, c’est le minimalisme qui l’emporte.  L’éducation à la dure, pour boucler la boucle de tes pensées filant à milles allures.  Alors que son estomac engouffre la nourriture comme un petit animal effrayé, tu te dis que très vite, c’est elle qui viendra à dévorer les anges. Il faudra du temps, mais rien n’est impossible pour qui sait cultiver la haine et la colère. Question d’expérience.

Merci. C’est… Merci.Vous avez vu ? J’ai tendu le bras et je suis encore là. J’veux pas dire, mais je me croyais pas si solide.


Ce n’est ni drôle, ni amusant. C’est presque une remarque insultante, qui aurait offert à l’un de tes subordonnés un blâme pour manque de respect. Tu te racles la gorge de manière menaçante, indiquant clairement à l’ange que ce genre de remarque n’est pas appréciée. Pour continuer à servir tes rangs et se battre de ton côté, il faudrait lui inculquer la discipline et aussi une maîtrise d langage un brin plus soutenue. Tu ne veux pas formater la créature pour en faire une machine de combat, mais tu souhaites revenir sur certains points pour enfin donner un cadre à cette petite, et sublimer ses capacités. Sous réserve qu’elle réussisse sa mission, et parvienne à te convaincre. Échafauder des plans en oubliant les fondations n’est pas dans tes habitudes, c’est pourquoi tu gardes une part de scepticisme et contient tes projections. Il serait dommage qu’à peine libre, les erreurs s’enchaînent.

La missive est acceptée. Les choses sérieuses commencent. Son regard désormais oscille vers le tiens, cherchant peut être à lire au-delà de tes prunelles ce à quoi tu penses, ou alors simplement dans l’expectative d’une réaction quelconque de ta part. Ce n’est pas vraiment ton genre, tu restes silencieux, scrutant toujours Alice de haut en bas. Tu observes ces réactions, car tes examinations débutent sur le champ. L’observation est une méthode scientifique que tu sais appliquer par cœur, tu n’oserais pas t’en priver.

Quand soudain, elle vacille, se rattrapant à ton bureau. Ses yeux batifolent, ses mains se crispent sur l’ébène. Elle doit être épuisée. Ce qui n’est pas étonnant, si l’on s’attarde sur la condition dans laquelle l’ange se traîne depuis des jours probablement. Entre les odeurs d’alcool, les cernes béantes et menaçantes sous ses yeux, et les plaies entachant sa peau lisse, il n’est qu’une question de temps avant que son corps ne lâche. Qui sait combien de jours pourrait-elle tenir encore dans cet état ?

Si je ne suis pas autorisée à partir en mission tout de suite, qu’attendez-vous de moi pour le moment ? Que je me repose ? J’aimerais bien mais, sans vouloir jouer les drama queen, je n’ai nulle part où aller. Je sais que je vous en demande beaucoup. Mais est-ce qu’il y aurait un endroit sûr où je pourrais dormir et me préparer pendant juste deux ou trois jours ?


La voix d’Alice est telle une plainte abandonnée au vent, un chuchotis égaré peinant à rejoindre tes tympans. Elle semble vaciller une seconde fois, alors qu’elle s’approche de toi lentement. Elle est trop proche à ton goût, cela ne te convient guère, mais si tu la repoussait d’un coup de main, tu penses certainement qu’elle se laisserait tomber au vu de son état. Ce n’est pas le moment de tuer celle que tu viens de missionner n’est-ce pas Dragon ? Ton visage se ferme un peu plus, tu réfléchis. Impossible de laisser Alice dans cet endroit. C’est ton espace personnel, et tu ne choisis pas volontairement de quitter ton palais pour venir encombrer ce sanctuaire d’un ange qui plus est. On ne souille pas ton bureau, mais tu commences à croire que quelque chose s’acharne à t’envoyer des âmes perdues dans ce lieu. Alice, Alec et Alizée. Tous trois chassés de ton bureau lors d’une première rencontre. Mais voilà que lors de la deuxième, les choses changent. Tu te demandes un instant ce qu’il pourrait advenir des deux autres démons si tu les revoyais, mais tu ne préfères pas t’attarder sur cela trop longtemps, tu sens bien qu’Alice ne tiendrait pas jusque là sans réponse. Ta main se pose sur ton bureau, et ta voix se porte, plus faible dans sa tonalité, mais gardant toute les nuances et les avertissements qu’elle pourrait exprimer.

Tu en demandes effectivement beaucoup. Ne comptes pas sur moi pour te laisser loger ici.


Le ton est donné, car avant d’apporter quoi que ce soit à cet ange, tu te dois dès maintenant de recadrer ses agissements. Puis tu continues.

J'ai un endroit pour toi. Nous trouverons un moyen de régler nos comptes lorsque la situation en sera plus adéquate. Tu as deux jours, pas plus. Au matin du troisième jour je veux te savoir partie. C'est compris ?


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MessageSujet: Re: Too bad, but it's too sweet Too bad, but it's too sweet  Icon_minitimeDim 23 Aoû - 18:29
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Impossible de dire combien de temps se sont écoulés depuis ton retour au sein du bureau. Une heure, peut-être plus, tu ne saurais décrire avec précision. Tandis que tes yeux détaillent ses épaules larges, ses bras trop fins, ses jambes à peine solides pour soulever ses propres appuis, tu réfléchis déjà à un protocole pour la reconstruire. Reformater ou réparer pour être plus exact, afin de rendre justice à un organisme privé de ses libertés depuis toujours. Ton idéologie draconique s’exerce dans ton esprit, à la recherche des attributs à façonner et des leçons à inculquer pour faire d’un soldat le parfait combattant. Cependant, tu constates sur le corps d’Alice des tremblements qui trahissent ses émotions. Ses prunelles sont rapides, fugitives, ses doigts crispés sur le rebord du bureau comme une ancre au milieu d’une mer déchaînée. Tu sens son aura faiblir, devenir si petite et impuissante qu’il suffirait d’une morsure de Kâa pour réduire à néant sa présence. Comme si les forces de l’ange quittaient leur tanière et s’échappaient de toutes parts. Comme si les dernières volontés angéliques s’arrachaient à cette enveloppe charnelle pour rejoindre la poussière, incapable de résister à l’emprise des Ténèbres. Ton bureau en est recouvert, du sol au plafond, tapissé d’une aura machiavélique et sombre comme la nuit. Ton aura, ton odeur, ton pouvoir. Cette pièce dégage un parfum reptilien musqué et subtile. Et tu sens que ce parfum venimeux aussi puissant soit-il, pousse ta visiteur dans l’inconfort, et très vite, dans un sommeil profond.

Le corps de la jeune femme vacille, son ancre se détache et elle plonge vers l’avant, vers toi, ne prononçant qu’un murmure inaudible. Tu pourrais jurer voir de ses lèvres une dernière lueur claire s’enfuir en te regardant et en versant des larmes luminescentes. Tu as tué un ange, symboliquement. La masse corporelle s’approche de toi, mais tu ne l’attrape pas directement. Tu pourrais laisser l’être s’effondrer au sol et se fracasser le crâne contre les pierres. Son sang rougeoyant colorerait ton tapis d’une teinte exquise. Or, ce n’est pas le cas. Tu t’écartes légèrement, et tends ton bras pour amortir sa chute. Puis, alors qu’elle commence à se dérober sous ton emprise, tu t’empares sans douceur de ses jambes pour la faire basculer dans ton étreinte. Silencieux, tu observes son visage serré, ses yeux profondément fermés. A chacune de ses expirations, des effluves d’alcool te parviennent, et tu résistes au besoin de tout lâcher. Le long de ses joues semblent couler des larmes, sans un bruit. Ses cheveux noirs sales lui collent au visage et ses vêtements crasseux sont en piteux état. Tu soupires. Une impression de déjà-vu parcoure ton échine, et tu comprendras quelques jours plus tard son origine lorsqu’une autre vagabonde succombera à la torpeur devant tes yeux.

Alice, tu ne me rends pas la tâche plus facile.


Il est fort à parier que cette ville emplie de mystères n'ait pas terminé de t'envoyer des signaux. Peu-être ne les perçois-tu pas encore, mais il font déjà sens. Il ne manque encore qu'un peu d'obscurité pour éclairer ta lanterne.
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