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L'homme en noir et le Dragon
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Ismaël H. Sylwette
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MessageSujet: L'homme en noir et le Dragon L'homme en noir et le Dragon Icon_minitimeMar 17 Mar - 15:05
L'homme en noir et le Dragon
   
ft. Asen Raum & Keithan S. Kahara

La nuit avait été courte, comme les précédentes depuis ton arrivée. Le sommeil est un besoin primaire de l’organisme que le tiens semble refuser à accepter. Les effets des insomnies à répétition sur ton corps ne semblent pas prendre de marque, ou alors es-tu suffisamment insensible pour ne plus être à même de discerner en ton sein un ralentissement de tes fonctions. Depuis petit déjà, tu dors peu, préférant la compagnie doucereuse des ombres et l’odeur des livres à la caresse enivrante des draps et les plumes de l’édredon. Avec le temps, ta relation avec le sommeil s’est dégradée, se limitant à des échanges brefs, peu fournis. C’est à peine si tu le sens venir puis repartir, comme une brise soulevant les étendards sur le champ de bataille. Ces trois derniers jours se sont montrés difficiles. Tes liens avec le sommeil se sont effilés, voire réduits au strict minimum syndical, comme un confinement prolongé loin des choses non essentielles. C’est dans cette optique qu’au lever du jour, après une nuit à consulter et détailler des rapports, tu es revenu au palais. Il faisait encore sombre, et les rues semblaient vides.

De retour au Palais, tu as croisé ton maître domestique, qui t’a salué respectueusement avant de prendre ses fonctions. Une fois dans ton bureau, tu as presque refermé la porte, profitant des premières heures pour chauffer de l’eau et remplir ta calebasse. Infusion de maté bien chaude en main, tu t’es plongé dans la lecture du dossier reçu hier soir, et que tu gardais volontairement pour la dernière minute. Un dossier particulier, en atteste la couleur de la pochette qui le différencie des autres. Sur cet amas de feuilles ordonnées, un sceau est gravé, celui des Dendrobates, une unité spéciale de la Horde qu’il fait bon de recevoir. Des hommes disciplinés, fiers et loyaux, prêt à servir leur nation pour le bien de tous.

Suite à une mystérieuse lettre reçue quelques jours auparavant, d’un démon expérimenté souhaitant te rencontrer, tu as fais rapatrié son dossier pour le consulter. Il est plutôt rempli, et de nombreux rapports signés de la main de tes capitaines et généraux chantent les louanges du soldat. Asen Raum, Lieutenant du troisième escadron des Dendrobates, un homme aux faits d’arme visiblement exceptionnels. Lorsque tu refermes le dossier, une forme de satisfaction enserre ton être, si tant est que tu puisses véritablement en ressentir l’existence sous ta carapace de fer. Un bon élément s’apprête à te rejoindre. Tu ne connais pas le nom de tout tes soldats, mais le jour des Serments, tu prends toujours le temps de saluer chacun des diplômés et de noter quelque part dans le coin de ta tête un petite quelque chose à leur sujet. Un signe distinctif, une attitude qui t’a marqué le concernant. En le revoyant, tu lieras le visage à la remarque, et tu seras à même de déjà partir sur une base de jugement.

Le temps passe vite, tandis que tu rédiges des ordres de mission et des missives pour tes généraux. Si bien qu’au bout d’un moment, tu ressens une forte présence pénétrer dans le champ de ta perception. Kâa se réveille, et sa forme longiligne s’étire avant de filer en direction de la porte puis de descendre les escaliers. Ton échine frissonne, une sensation que tu connais bien et qui traduit la présence d’un semblable à proximité de toi. Tu peut percevoir les pas du démon se rapprocher de ton bureau et entendre frémir la cascabelle de ton aura serpentine. Elle semble faire connaissance avec lui, l’accueillir, le goûter aussi pour en déterminer les saveurs. Un petit processus d’accueil qu’elle réserve à chacun de tes invités. Comme elle ne revient pas sur le coup, tu en déduis que l’homme dont l’arrivée désormais est imminente doit être ton rendez-vous du début d’après-midi. Un peu en avance, parfait pour toi qui hait attendre sur les autres. Déjà, la silhouette de Kâa se glisse dans l’entrebâillement et retourne s’enrouler autour de tes pieds. On toque à ta porte. Tu invites le démon à entrer.

Désormais, tu peux toiser sa posture. Droite, fière mais respectueuse, élancée et morphologiquement bien tracée. Un soldat d’expérience que le combat a sculpté. Ses cheveux blonds pâles te rappellent un autre démon, t’ayant lui aussi rendu visite mais dans d’autres circonstances. Tu observes ses traits à la fois serrés mais curieux, comme un enfant entrant dans une boutique de merveilles pour la première fois. Très vite, tu sens son regard fuiter vers toi, t’observer, décrire chaque partie de ton bureau épuré. Il se met au garde à vous, et s’immobilise. De la discipline, une bonne compétence qui est très appréciée par chez toi. C’est un de ceux que tu n’auras pas à chasser de ton Palais à grand coups de pied au derrière.

Asseyez-vous, M. Raum.


Il obéit, et s’assoit sur la chaise devant toi. Mais tu le sens trépigner, stimulé par toutes les choses occupant son environnement. Son aura est en émoi, tu le sens, ses sens sont aux aguets. Il est attentif, à ton bureau, et à toi. C’est un comportement que tu ne connaissais plus de la part de tes soldats, mais qui ne te laisse pas te faire surprendre. Il en faut plus pour prendre de court le Dragon. Voyant que déjà le silence commence à s’installer, tu attrapes le rapport mis de côté et le pose devant toi. Dans le même temps, on toque à nouveau, et un domestique vient apporter une tasse et du thé / café au démon. L’eau dans la théière à tes couleurs est déjà chaude, prête à servir. Le domestique invite le soldat à se préparer quelque chose à boire d’un geste de la main, avant de repartir sans un mot. Le silence revient.

Bienvenue à Damned Town, Lieutenant Raum.


Tu bois une gorgée de maté, avant de reposer la calebasse sur le côté. Tu ouvres devant lui son dossier, faisant mime de le relire avec attention, alors qu’il reste bien frais dans ton esprit.

Très beau parcours. C’est assez rare de voir des soldats comme toi venir de leur plein gré dans cette ville.


Ta voix est calme, teintée de respect. Elle est grave, autoritaire sans être expéditive ou menaçante. La voix d’un souverain expérimenté s’adressant à l’un de ses soldats. Tu emploies le tutoiement, base de l’instauration d’une relation de confiance entre tes hommes et toi. Une forme de mise à l’égale, destinée à mettre à l’aise et à construire un lien solide entre chacun des démons solidifiant tes rangs. Tu dois aussi déjà avoir émis cette pensée quelque part. Tu vas vraiment finir par croire que tu radotes.

Présente-toi soldat et dis moi ce que tu penses savoir sur cette ville.


Tes mains sont posées sur les reliures du dossier, prêtes à tourner les pages et à saisir les rapports au fil de la présentation du Lieutenant Raum. Tu es attentif, et ton regard scrute les prunelles avides de connaissance du « jeune » soldat, dont l’âge apparent te semble bien inférieur à celui noté dans tes rapports, au vu de son attitude curieuse. Tes yeux d’or sont fixés sur le démon, patientant ses mots et ses explications. Tu as beaucoup à lui apprendre lors de cet entretien, et tu dois lui faire mesurer les enjeux de la situation. Pour en faire un homme mature et sur ses gardes et assurer la suite des événements.
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Ismaël H. Sylwette
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MessageSujet: Re: L'homme en noir et le Dragon L'homme en noir et le Dragon Icon_minitimeMer 18 Mar - 21:25
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Ainsi donc il te répond, d’une voix calme et assurée.

Vous connaissez mon nom et mon grade, mon Seigneur, et je suis certain que tout ce qui me définit en tant que soldat de votre armée se trouve dans le dossier que vous avez devant vous.J'ignore le détail des éléments dont vous disposez et ceux que vous désirez connaître, je n'ai rien à vous cacher et je répondrais à toutes vos questions sans faute.


Les réponses du Lieutenant sont précises, efficaces et plutôt concises. Le ton n’est certes pas le plus respectueux que tu as déjà été amené à entendre au fil de tes entretiens, mais le cœur du soldat est loyal et son âme noire est exempte de tâches blanchâtres. Une obscurité diffuse, presque aveuglante, qui rappelle les responsabilités et les convictions alourdissant les épaules du soldat. Tu restes équanime devant ses paroles, scrutant avec attention sa manière de se tenir, de se mouvoir ; analysant ses intonations et ses éclats de voix. Un parfait petit Dendrobate, presque trop parfait si tu pouvais le noter, un soin dans le détail et l’apparence qui doit bien dissimuler de sournoises capacités. Il te plaît bien ce démon, si tant est que tu puisses ressentir quelque chose à travers ton corps de glace. Tu espérais entendre de la bouche de l’homme son parcours, afin de pouvoir le comparer avec les dires de se supérieurs, mais il n’en est point. Sa sérénité sera vite balayée après quelques jours dans la ville, et tu es persuadé que ce changement radical, véritable saut au dessus du vide, ne sera pas sans conséquences sur la vie et la mentalité du démon.

Concernant cet endroit, je n'ai pu rassembler que des bribes d'informations jusqu'à présent, le secret semble relativement bien gardé et la seule chose qui en ressort, c'est que vous menez ici un combat pour l'équilibre des pouvoirs entre le Paradis et les Enfers. Je reconnais ignorer comment cela se passe exactement, mais même si je vous crois capable de faire face, je sais aussi que plus nombreux nous seront, plus nous aurons de chance de vaincre.


Il faut tout de même une certaine forme d’inconscience ou de confiance en soi pour oser soutenir ton regard un si long moment. Rares sont ceux qui t’observent, te considèrent droit dans les yeux. Ils baissent souvent la tête, évitent tes prunelles agate, fuyant leur lueur draconienne. Avoir le courage d’affirmer en face de son souverain que l’on ignore tout du monde pour lequel l’embarquement s’est achevé, c’est culotté. Mais avec toi, l’honnêteté prime toujours. Tu gardes cependant dans une petite case de ta tête que le comportement du démon est très discipliné, et que s’il existe enchaînés la-dessous des instincts primaires dévorants, ils doivent être surveillés. Les plus calmes des hommes sont les plus dangereux, car ils retiennent en silence et fomentent des plans machiavéliques, sans jamais en avertir les victimes. Très bien, il en va de ton devoir de Roi de fixer le cadre des obligations du démon, et de l’avertir sur sa place et sur les missions qu’il pourra mener. L’entretien est commencé depuis peu, mais tu sens qu’il ne sera pas très long. Tant mieux, tu as du travail. Sauf si des questions particulières ne taraudent l’esprit d’Asen, si tu en crois le prénom noté sur le dossier.

A ton tour de t’exprimer, respectant le silence visiblement rassurant pour ton interlocuteur.

Damned Town est un avant poste à conquérir quel qu’en soit le prix. Mais les règles qui régissent la ville sont différentes des lois infernales. Ici, on ne peut pas tuer. Ce n’est pas tout. Dans cette ville, démons, anges, déchus et humains cohabitent. Il faut donc veiller à ne pas révéler sa vraie nature.


Tu bois une gorgée de maté, avant de reposer la calebasse sur le côté. Tu ouvres devant lui son dossier, faisant mime de le relire avec attention, alors qu’il reste bien frais dans ton esprit.

Très beau parcours. C’est assez rare de voir des soldats comme toi venir de leur plein gré dans cette ville.


Tu marques une pause, importante pour laisser à Asen le temps de prendre mesure des résultantes. Cette loi implique des dizaines de centaine de contraintes lourdes à gérer, dont le seul moyen d’en imaginer les atours et de s’y confronter jours après jours. Maudite Maire Klinton et ses idées farfelues. Par sa faute, la campagne militaire que tu avais passé tant de temps à préciser est tombée à l’eau. Pas moyen de ramener une armée, pas moyen de lancer des offensives, tu es bloqué, obliger d’étudier le règlement unique de la cité pour en percevoir les failles, et exploiter des solutions innovantes. Une analyse de texte, que c’est amusant.

En tant que soldat, tu dois te tenir prêt. Évincer et menacer les anges, surveiller les déchus, corrompre les humains. Afin d’être efficace le grand Jour. Ne crois pas que cette ville est un lieu de vacances, elle recèle de mystères et de dangers qui dépassent l’imagination. Des questions ?


Ta voix est formelle, tu articules clairement. Tu hais parler, user de tes cordes vocales est un exercice insupportable que tu réserves à la nécessité. Autrement dit, en présence d’autres démons. Tu penses avoir été clair, mais tu te tiens attentif pour répondre à d’éventuelles questions, et tu sais qu’il y en aura. Asen est curieux, et tu laisses volontairement des parts d’ombre dans ton discours pour évaluer de tes propres mains les capacités du démon. Ce n’est pas un test, mais un moyen pour toi de te faire une idée de ce qu’il se cache dans la tête de celui en face de toi.
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MessageSujet: Re: L'homme en noir et le Dragon L'homme en noir et le Dragon Icon_minitimeJeu 19 Mar - 13:20
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Il trépigne toujours plus, et ses yeux dardent des éclairs d’impatience qui trahissent son image de parfait petit soldat. Les Dendrobates choisissent bien leurs recrues, penses-tu un instant, avant de continuer ton observation. Les joues de démons sont creusées, serrées, formant un angle droit presque immobile. Son corps immobile et droit tenu, ses mains fermées sur le bureau, tout pourrait laisser penser à cette image pré-construite. Mais son aura, elle ne ment pas. Tes yeux s’obscurcissent tandis que tu déploies lentement ta propre aura serpentine. Kâa agite sa cascabelle en signe d’approbation, et file entourer de son corps interminable ton bureau. L’atmosphère devient plus menaçante, non dans un objectif d’intimidation ou de vulgaire supériorisation relationnelle. Loin de toi ces idées abjectes, non, tu tentes de faire résonner l’aura de ton interlocuteur, d’insuffler en lui la rage guerrière qui sommeil en chaque soldat. De ressentir au fond de toi la colère et sa colère, ses pulsions aussi destructrices soient-elles.

Je m'étonnes surtout que si peu se soient portés volontaires comme je l'ai fait, même si je comprends mieux à présent pourquoi. Un soldat a son utilité sur un champ de bataille et nombreux sont ceux qui s'y complaisent, mais un démon digne de ce nom ne doit pas seulement savoir manier une épée, il doit aussi dominer l'ennemi par son esprit et sa ruse. J'ai prouvé ce que je valais sur les champs de bataille des Enfers, mais je ne pouvais me résoudre à rester là-bas tandis que vous luttez ici.


Tu constates que la franchise du démon est sans limite, qu’il parle sans chercher à mentir ou lier sa langue devant toi. C’est un trait honorable, qui prouve une forme de transparence. C’est presque ironique, quand tu repenses aux autres énergumènes cachottiers qui se sont introduis dans ton bureau la dernière fois. Et cela prend tout autant son sens dans une ville où le mensonge est une arme aussi puissante qu’une épée. Mais tu ne doutes pas en les capacités d’Asen, ses faits d’arme parlent encore une fois pour lui.

Cependant, tu ne bouges pas d’un cil, repoussant un peu plus le rapport sur ta table, et attrapant un autre tas de papier sous la pile désormais ordonnée sur ton bureau. Tu l’ouvres, et récupère une feuille sur laquelle tu prends note d’un sujet de discussion lors du prochain état-major. Il te semble important d’échanger avec le Taïpan sur certaines modalités d’enrôlement pour la cité. Tu ne souhaitais pas devoir forcer les démons à te rejoindre, et tu préférais laisser libres aux plus curieux ou valeureux d’entre eux le loisir de venir combattre sur le front. Cependant, tu dois reconnaître que les choses ne vont pas dans ce sens, et en bientôt un an de présence très peu de démons n’ont daignés s’aligner sur tes rangs.

Après tes explications, et un hochement de tête en signe d’approbation, des questions, comme tu les attendais, suivent.

Hormis l'interdiction de tuer, et j'imagine de blesser physiquement, tous les coups sont-ils permis ? Lorsque je franchirais les portes de votre bureau, mon Seigneur, je deviendrais alors un agent en activité à part entière. Tout ce que je ferais, tout ce que je dirais, ne sera que dans l'unique but de vous permettre de gagner du terrain, d'écarter nos ennemis et de convertir ceux qui peuvent l'être, d'une façon ou d'une autre. Mais pour pouvoir agir de la sorte et afin que vous ne doutiez pas de ma loyauté, il me faut votre accord préalable. Si vous désirez que je ne commette pas certains actes, et sans vouloir vous offenser, j'ai besoin de le savoir dès maintenant afin de ne pas commettre d'impair ni vous déplaire.


Tu décroises les bras et pose ta main gauche à plat sur la table, laissant à ton esprit une dizaine de secondes pour réfléchir. Des choses interdites ? Oui, en se basant sur les lois, de nombreuses compétences ou spécificités des démons sont à mettre de côtés. Les méthodes expéditives et brutales notamment, au plus grand regret de nombreux des tiens. Cependant, avoir le devant sur les anges nécessite des besoins urgents et des outils adéquats. Tu lui réponds, d’une voix grave et caverneuse.

Pour l’instant, la violence est à limiter au strict nécessaire. La discrétion de nos agissements doit être maintenue et privilégiée. La ville grouille d’espions et d’observateurs indiscrets. Pour le reste, toute les méthodes jugées opportunes à la réussite de cette guerre sont autorisées. Je veux être informé, par des rapports réguliers, de chacun de tes agissements et des informations que tu pourras recueillir. Toute demande sortant du cadre fixé doit m’être adressée directement, pour que je la valide ou non. A Damned Town, je suis ton unique supérieur, et c’est de moi, et uniquement moi, que peuvent venir les ordres. Les anges sont malins, nous ne pouvons nous permettre d’erreurs.


Tu donnes à Asen un bout de papier sur lequel est noté une adresse, c’est celle du Palais. Tu ne sais pas comment le démon a trouvé la route jusqu’au ton domicile, même si tu te doutes que ton aura maléfique y soit pour quelque chose. Sur le bout de papier sont également écrits des noms. Les noms de ceux que tu considères comme dangereux. Ils sont soulignés, comme pour indiquer une méfiance particulière à leur égard. C’est un petit plus que d’avertir ses troupes sur ses ennemis potentiels.  
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MessageSujet: Re: L'homme en noir et le Dragon L'homme en noir et le Dragon Icon_minitimeVen 20 Mar - 14:23
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Désormais, les règles étaient énoncées, et les bases de la mission de chacun des démons, solidement ancrées dans l’esprit du soldat. Du moins, c’est ce que tu penses comprendre en observant toujours plus Asen. Tu te demandes combien de temps un démon aussi sûr de lui et habitué à l’encadrement militaire spartiate tiendra au sein de la cité, avant de flancher et de retourner sur le front pour tâter de l’épée. Il est vrai que le combat sur les plaines infernales te manque, la sensation étrange et particulière qui parcourt tes vaisseaux sanguins lorsque ta lame pivote entre tes mains. Le péché coupable d’un souverain, le maniement de la permission de mourir à apposer sur le corps d’ennemis. L’odeur de la cendre, le fracas des tambours et des effondrements, et les cris des soldats ardents de détermination. Cela n’a pas de prix. Ou du moins, rien qui ne puisse égaler.

Avez-vous une demande particulière pour cette mission ou dois-je disposer ?


Revenant au soldat, tu repasses rapidement dans ton encéphale les énoncés de la mission. L’entretient était bref, concis, comme tu les aimes. Aller à l’essentiel tout en s’assurant de transmettre toutes les informations nécessaires au bon déroulement des opérations. Il peut s’agir pour nombre démons d’une impression de manquer d’importance mais c’est faux. Pour le Dragon, perdre des heures à expliquer ses ordres à un soldat est synonyme de mauvaises compétences, de déficiences qui se traduiront dans le feu de l’action. Un bon soldat doit comprendre les ordres et les appliquer, sans avoir besoin de tonnes d’éclaircissements supplémentaires inutiles. Prendre des initiatives, respecter ses autorisations et servir le souverain, trois aspects assez simples à suivre et à disposer.

Signale moi tout événement suspect et fais moi part de tes ressentis. L’intuition d’un soldat peut souvent mener à des pistes intéressantes.


Tu ne vois rien de supplémentaire à expliciter. Pour toi les choses sont claires. Asen est désormais présent dans la cité, tu peux compter sur lui pour des ordres ou des missions difficiles, et tu recevras de sa part des rapports succins et réguliers. Sa mission est claire, il connaît les enjeux et les limites, que peut-il manquer ? Oui, tu vois ce qu’il faudrait ajouter. Avant de le laisser filer vers d’autres horizons, tu prends soin de lui donner un cadeau en gage de bienvenue. Un domestique entre à nouveau après avoir frappé, le même que tout à l’heure. Il re-dépose de l’eau chaude, prenant dans ses mains l’ancien récipient et positionne devant Asen, sur le bureau, une petite étoffe noire en lin.


Lieutenant Raum, en tant que représentant des Dendrobates, et soldat de la Horde Draconique, j’ai fais importer des Enfers ce petit quelque chose. Prends en soin. Si tu n’as pas d’autres questions concernant ta mission tu peux maintenant disposer. Bonne chance.


Tu ne quittes pas Asen du regard tandis que tu parles, et guette son départ ou ses demandes. Tu prends une nouvelle gorgée de maté, et son arôme amer emplit déjà l’air alentour. Une pointe de satisfaction se manifeste en toi, bien que ton âme livide et équanime ne puisse en ressentir la présence. Les choses se mettent enfin en place.
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